The Hedrals

Sola Fide (2019)

The Hedrals - Sola Fide (2019)

On a beau dire, la vidéo « Atonement » de The Hedrals fait son effet. Des rythmiques de beatmaker doué accompagnent les mouvements lents de statues antiques en 3D sur fond noir. Les éclairages de couleurs rouge et or font apparaître dans cette pénombre mystique divers dieux antiques dans toute leur majesté. Des anneaux lumineux et des halos angéliques (ceux-là plutôt d'époque chrétienne) ajoutent une touche dans la droite lignée des religions et cultes à mystères. Les sectes orphiques rodent dans les parages. L'effet est d'autant plus sidérant que des samples de chants de traditions médiévales, des "chant grégoriens" dirons-nous rapidement, parachèvent le mouvement de déification esthétique. Notons au passage qu'il ne peut s'agir de samples de musiques de traditions antiques, puisque, à ce jour, nous n'en connaissons que des reconstitutions sujettes à débats entre musicologues.

The Hedrals - Atonement from Johan Petit on Vimeo.

Toujours est-il que la vidéo est d'une beauté qui subjugue. Nous avons là de beaux atours postmodernes : le choc des époques antique, médiévale et industrielle (les néons étant typiques de l'enchantement de la fée électricité). Une équipe d'experts en cryptologie a travaillé d'arrache-pied pendant plus d'une semaine, H24, pour lever le voile sur l'entité cachée derrière le nom « The Hedrals ». Nous vous épargnerons les méandres livrés dans leur rapport de recherche de plus de 350 pages, non pas que le rapport soit inintéressant, bien au contraire, mais l'usage est d'attendre qu'il soit validé par le conseil scientifique. Ce qui prendra plusieurs mois. Les principales conclusions, non encore validées donc, indiquent que "Hedrals" serait une troncature habile du mot anglais "Cathedrals", signifiant en français "cathédrales", précédé du déterminant "the". Cela paraît fort plausible, et peu surprenant, convenons-en. L'autre grande conclusion, que tend à souligner le rapport de recherche, est beaucoup plus inattendue. Elle est étayée par sept experts en technologies de l'information et de la communication ayant pris part à l'équipe de cryptologues. Les sept experts considèrent, conclusion là aussi non consolidée officiellement par le conseil scientifique, qu'il s'agirait de Johan Petit. Il serait même l'unique auteur et concepteur des musiques et de la vidéo.

Ainsi donc, The Hedrals serait l'unique créateur de la vidéo et de la musique de « Atonement ». Avec cette première vidéo pour promouvoir la sortie de l'album Sola Fide, il place la barre très haute.

L'album ne déçoit pas, enfin, pas trop. Les premiers titres sont à l'avenant, grâce à des rythmiques et des samples bien choisis et bien enchaînés, grâce aussi à de belles mélodies répétitives. La formule fonctionne très bien, même si elle fait inévitablement penser, pour ceux qui sont nés à la fin du millénaire dernier en tout cas, au « Mea Culpa » de Enigma, tube qui passait en boucle sur les ondes européennes au début des années 1990.

Heureusement ici, The Hedrals reste à bonne distance de la new age (la frôlant parfois) en restant du côté sombre des forces mystiques.

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© Eric Deshayes - neospheres.free.fr